une noblesse d’âme,
un chevalier des Temps Modernes
Claude d’Estampes, créateur du blason de la commune de Chevry en Sereine, incarne ces personnages rares et passionnés qui sont prêts à se dévouer corps et âmes pour les causes qui leur sont chères…
Mais qui est-il vraiment ?...
Natif de la ville rose – Toulouse -, c’est comme tout Gascon qu’il fut baptisé : au Jurançon et à l’ail, comme Henri IV !
Nourri aux truffes et au foie gras, cela le prédisposa sans doute à s’intéresser plus tard à l’Héraldique ?
Il commence par des études de dessin à Paris, dans les célèbres ateliers Met de Penninghem dans les années soixante. Il prépare les « Arts Déco », croque le nu à la Grande Chaumière, puis suit les cours des Beaux Arts en auditeur libre.
Conscient que lle monde artistique n’est pas toujours lucratif, il entre dans une formation professionnelle de décor sur tissu, de publicité et de photographie publicitaire EPP de Mademoiselle Hulot pendant deux ou trois ans, avec le professeur de publicité Monsieur Amalric : celui qui a créé le sigle de la Poste, l’oiseau stylisé !
Puis il va rentrer comme designer dans la grande parfumerie d’Orsay. Il est chargé des créations de boîtage, de la publicité. Il s’occupe des liens avec la Presse, et crée des présentoirs pour des boutiques de luxe et des grands magasins.
Passionné d’Histoire,en particulier le Moyen Age, les Templiers et la chevalerie templière, il en vient tout naturellement à étudier l’Héraldique, c’est-à-dire les blasons et les armoiries.
Il fouille alors dans les Bibliothèques et les Archives.
Devant le côté disparate et parfois superficiel des ouvrages traitant de l’Héraldique, il décide de relever un véritable défi : à la demande de certains adhérents d’une association chevaleresque, il entreprend la réalisation d’une œuvre traitant de l’Héraldique, de la symbolique des signes, des couleurs, des « meubles » et des « figures ».
Dans cet ouvrage, tout le langage symbolique se trouve explicité dans un glossaire traitant des adjectifs et des noms spécifiques. L’Héraldique étant toujours actuelle, ce manuel donne les bases permettant de « blasonner » (créer de nouveaux blasons) en évitant les embûches, à l’intention de particuliers ou de communes.
Rédaction et mise en forme se sont étalés sur une dizaine d’années.
Claude d’Estampes réalise aujourd’hui des blasons à la demande de particuliers, de villes ainsi que pour des associations et ordres de chevalerie. En effet, il est tout à fait possible, puisque le blason n’est pas l’apanage de la noblesse, de faire réaliser son propre blason.
Mais Claude d’Estampes a bien d’autres talents : artiste peintre, créateur d’objets précieux, comédien…
C’est un personnage coloré, passionné et passionnant par sa sensibilité à la beauté sous toutes ses formes…
Jean-Luc Godard
Ce 24 novembre 2012, la salle polyvalente de CHEVRY EN SEREINE a accueilli, ce passionné, ce curieux au sens noble du terme, passeur de messages ou héraut du XXI e .
Le public , nombreux est resté attentif à son travail de recherche et d’homme averti pour un sujet trop souvent mystérieux.
Merci, Claude!
Le maire
JC Tournier
Contact: Claude D'ESTAMPES claude.destampes@laposte.net
LE BLASON DE CHEVRY EN SEREINE
De Sinople,
A deux bandes ondées d’Argent
Chargé en abîme de trois épis d’Or,
au chef cousu * et bastillé de 3 pièces d’Azur,
chargé d’une croix de Saint-Marc,
accostée de deux fleurs de lys,
le tout d’Or.
* le terme « cousu » est employé en héraldique quand la règle d’altérité entre émaux et métaux n’est pas respectée ; cependant, permission est donnée d’y contrevenir dans certains cas pour les pièces honorables, ici le chef d’azur, surmontant un champ de Sinople.
L’héraldique, science du blason remonte au moyen Âge, qui a vu naître la coutume de représenter sur divers supports, à l’origine un écu, l’identité morale ou physique au sens large du terme, de son détenteur.
Contrairement à une tenace légende, les armoiries ne sont point l’apanage exclusif de la noblesse. En effet, toute entité juridique bénéficiant d’une liberté ou d’une franchise, usa de cette opportunité pour composer les siennes. Les communes, les corporations artisanales (orfèvres bouchers etc.) les abbayes, les universités et même certains paysans, propriétaires de leurs arpents de terre profitèrent de cette liberté afin de s’identifier et de se différencier. La devise pour certains venant comme une signature.
Les Armoiries de villes sont donc un signe d’une certaine indépendance. Au départ, ce furent les Cités ayant acquis une certaine autonomie par rapport au pouvoir féodal qui de prime abord en firent usage. A titre d’exemple celles de la ville de Paris date des environs de 1209.
Elles sont donc toutes sensées identifier et représenter les caractéristiques inhérentes à leurs détentrices. Ainsi Paris, devant son développement et sa prospérité venant de la Seine et de son port au trafic fluvial intense, voit figurer dans ses armes, une nef (bateau) voguant sur l’eau. Cité royale, le chef (le haut du blason) est donc semé de fleurs de lys d’Or emblème de la monarchie française.
En ce qui concerne les armoiries de notre commune, même si leurs conceptions sont récentes, elles n’échappèrent pas aux règles ancestrales et immuables qui président à toute réalisation armoriale, à savoir ne point mettre, entre autre, métal sur métal (l’or et l’argent) ainsi qu’émail sur émail. (Rouge = Gueules – bleu = Azur – vert = Sinople – noir = Sable)
L’axe utilisé pour la composition de celles-ci fut donc de réunir le passé et le présent afin de montrer que notre commune bien que pleinement contemporaine est profondément enracinée dans le passé médiéval de l’île de France. En effet, au moyen Âge, CHEVRY en SEREINE appartint au domaine royal, avec permission d’y organiser des foires, aussi la bourgade dut se fortifier afin de protéger les entrepôts où l’on resserrait les marchandises, d’où l’origine de nombreuses caves situées sur le territoire communal.
Pour le passé : l’appartenance au domaine royal, de l’île de France avec fortifications se visualise graphiquement dans le chef d’Azur crénelé, chargé de fleurs de lys d’Or, référence au roi suzerain.
Une autre spécificité de la commune est le nombre important de croix que l’on retrouve aux bords des chemins. Ces croix ont un passé historique : elles servaient de repères pour la communauté religieuse de l’abbaye de VILLECHASSON, lors des déplacements pédestres de ses moniales dans la région ; Aussi, toujours en chef, retrouve-t-on la croix de Saint MARC, celle, située justement, au bout de la route du même nom, et où la mairie (siège administratif et symbole du village) est bâtie.
Pour le présent : CHEVRY est une commune qui tire ses ressources essentiellement de l’agriculture, Le Sinople, de couleur verte, en héraldique, représente l’abondance et pour ce qui est des éléments : la terre. Ce fut donc l’émail retenu comme champ du blason. L’or symbolisant entre autre la richesse et le soleil indispensable pour le mûrissement des moissons fut également utilisé comme couleur pour les épis de blé pour concrétiser l’agriculture dominante dans notre bourgade. Située avec ses hameaux entre l’ ORVANE et le LUNAIN, CHEVRY voit son implantation géographique précisée justement par les trois épis posés entre deux bandes ondées d’Argent, l’Argent, toujours en héraldique, des quatre éléments, représente l’eau et donc les deux rivières qui limitent notre territoire communal.
Pour les Ornements extérieurs aux armoiries, Les couronnes, ont toujours indiqué le pouvoir et le commandement, ainsi, les cités quelle que soit leur taille, soucieuses de manifester leurs prérogatives et leur autonomie font surmonter très souvent leurs blasons par une couronne dont le graphisme évoque des murailles donjonnées et crénelées que l’on dénomme : couronnes murales. Elles n’ont seulement qu’une figuration artistique et décorative.
Claude D’ESTAMPES