Certains évènements marquent l'histoire d'un village et son évolution. Parfois tragiques : les guerres ; d'autres plus enthousiasmants : l'installation de l'électricité, le premier moteur thermique, la première automobile, etc... et l'arrivée de "l'eau de ville" ou "eau courante".
Après l'approbation des quatre communes, Chevry en Sereine, Lorrez le Bocage, Vaux sur Lunain et Saint--Ange le Vieil, c'est par un arrêté préfectoral du 14 mars 1929 que naît le syndicat "en vue de l'établissement et de l'exploitation en commun d'une distribution d'eau". Preuve d'une confiance mutuelle, ce syndicat est formé "à perpétuité" (art.2). Le premier bureau se réunit le 15 mai 1929 ; Chevry en Sereine est représenté par son maire Jules DAGUET et un conseiller municipal, Auguste PONCE. Le projet proposé par le service des Ponts et Chaussées s'élève à 2.300.000 F (de 1929), en partie subventionné sur les fonds duParis Mutuel ... et le syndicat "demande à Monsieur le Ministre de l'Agriculture l'autorisation de commencer les travaux de recherche d'eau le plus tôt possible" (13 septembre 1929).
L'année 1930 apporte les premiers soucis. A moins 42 mètres, le débit d'eau est faible dans le puits percé à Saint-Ange-le-Vieil. Décision est adoptée de creuser des galeries latérales. Résultat : éboulement partiel, brutales poussées de l'eau, suivies de périodes arides. Déjà le premier dépassement de budget !!
Les travaux se poursuivent durant les années 1931/1933 avec la réalisation de la station de pompage, le réservoir d'eau principal au Grand Creilly et 2 réservoirs secondaires à Chevry et Lorrez. L'embauche du personnel : un machiniste et un agent technique.
1934/1935 : difficultés financières pour le syndicat. Les subventions promises n'arrivent pas, ou sont réduites, et les 4 communes adhérentes ne versent pas intégralement leur quote-part.
A la suite des élections municipales : nouveau bureau (Chevry représenté par Jules DAGUET et Marcel LAMOUREUX) et nouvelle résolution : chaque commune doit respecter ses engagements "pour le meilleur et le pire".
Le pire est peut-être pour 1935 où, au puits de Saint-Ange est constaté "une insuffisance prolongée du débit tombé à 30M3 / jour pour 1300 habitants, à peine suffisant pour remplir les canalisations". Les hameaux sont déjà souvent au régime sec. La location des compteurs ne sera pas réclamée aux habitants et le minimum forfaitaire de consommation supprimé. En septembre 1935, réunion de crise avec les Ponts et Chaussées et un nouveau géologue. Le syndicat décide l'utilisation d'une source de la vallée du Lunain "la Fontaine Bleue".
Le pire est peut-être pour 1935 où, au puits de Saint-Ange est constaté "une insuffisance prolongée du débit tombé à 30M3 / jour pour 1300 habitants, à peine suffisant pour remplir les canalisations". Les hameaux sont déjà souvent au régime sec. La location des compteurs ne sera pas réclamée aux habitants et le minimum forfaitaire de consommation supprimé. En septembre 1935, réunion de crise avec les Ponts et Chaussées et un nouveau géologue. Le syndicat décide l'utilisation d'une source de la vallée du Lunain "la Fontaine Bleue".
Le service des Ponts et Chaussées doit dresser "de toute urgence" le dossier du nouveau projet de captage avec une adduction de refoulement vers le réservoir du Grand Creilly. Au mois de novembre, le conseil syndical décide finalement de creuser un nouveau puits près de la source dite "du Vieux Moulin" en bordure de la route du Ponceau (côté amont). Le budget s'élève à 300.000 F (1935) : puits, bâtiment, moto-pompes, station de javellisation et conduite de refoulement. Les travaux seront déclarés d'utilité publique. Le chantier, rapide, s'achève au 3ème trimestre 1937, malgré qu'un risque important d'éboulement du puits ait rendu nécessaire un forage pour sa partie inférieure.
Jules DAGUET, Maire de Chevry, assure l'intérim du président durant l'année 1937, jusqu'au décès d'Emile BRU, Président du syndicat depuis sa création. Emile BRU était également Maire de Lorrez durant cette période, d'où le nom de cette rue de Lorrez bien connue de tous les contribuables du canton.
Nous sommes en 1937 et les investissements du syndicat se réduisent progressivement. Après la guerre 39/45, apparaîtront déjà les premiers travaux de renouvellement et d'entretien des matériels.
D. Fourdrain